Departement d’Adzope

Avec le retrait de la sous-préfecture d’Akoupé, érigée en département, la ville ne couvre désormais qu’une superficie de 3734 km2 et est peuplée de plus de 98 846 âmes (recensement 2014). Le département d’Adzopé compte sept chefs-lieux de sous-préfecture à savoir Adzopé, Affery, Agou, Akoupé, Assikoi, Bécédi Brignan et Yakassé Attobrou. Le Maire actuel est Amonkou Akpo Antoine.

  I- Présentation générale

Située au sud de la Côte d’Ivoire, Adzopé est une ville de la région de La Mé (ou de la région de Massan). Érigée au rang de chef-lieu de région en septembre 2011, la ville d’Adzopé est située au sud de la Côte d’Ivoire à 105 km d’Abidjan. Elle est limitée au Nord par le département d’Akoupé, au Sud par le département d’Abidjan et d’Alépé, à l’Est par le département de Yakassé-Attobrou et à l’Ouest par le département d’Agboville.

Les personnalités liées à la région sont:

Achy Patrick :  Premier Ministre du Gouvernement actuel

Léon Emmanuel Monnet : Ex Ministre des Mines et de L’infrastructure

Germain Yanon Yapo : President du conseil constitutional (2002-2008)

Gérard gnanhouan : footballeur

II- Historique

 A l’origine, Adzopé tire son appellation de l’anecdote suivante : un groupe d’enfants s’amusant à l’entrée du village fut effrayé en voyant venir vers eux des colons. Apeurés, ils émirent des cris de détresse « AZEU PEU », ce qui signifie littéralement en Akyé « allons-nous cacher ». C’est la déformation de ces termes par le colon qui donnera par la suite ‘’Adzopé’’. D’autres sources indiquent plutôt qu’Adzopé est dérivé de « Adzeu-Pô » qui veut dire campement d’Adzeu. Mais selon la version la plus plausible, Adzopé découlerait du mot « Adzo-pun» composé de Adzô » (réparateur) et « pun » (terre ou lieu). En d’autres termes, Adzopé signifie « lieu où l’on répare »ou « campement du réparateur ». Adzopé serait en fait à l’origine, le campement d’une femme nommée Tanoh Chiadon, petite fille et héritière de ADZO, chef de tribu, réparateur d’armes à feu et fabricant d’outils divers.

Les Akiés ou Attié, population autochtone d’Adzopé, seraient venus par vagues successives entre le XVIème et XVIIème siècle, de la localité mythique d’Angnuan-Angnuan dans l’ancienne Gold-Cost, actuel Ghana. Pendant longtemps, ce peuple a opposé une farouche résistance à la pénétration française. Cette souche de l’ethnie AKAN a conservé, malgré les influences extérieures, le système matrilinéaire : importance accordée à l’or et à la structuration de la société en classe d’âge. Les populations autochtones Akye se répartissent en quatre cantons: le canton Anapé; Nkadje; Tchoya et Ketin

III – Climat, relief, végétation, hydrographie et sol

 Adzopé est situé dans une zone de climat humide, de type Attiéen qui lui confère une température relativement constante qui oscille autour de 27,5 degrés avec quatre saisons d’inégales longueurs. La pluviométrie annuelle est de 1789 mm.

Le département est caractérisé par la présence de nombreuses collines dont l’altitude moyenne ne dépasse pas cent mètres et qui sont séparées par des longues vallées à l’aspect des précipices, d’où partent plusieurs marigots et rivières. Réservé entre les bassins supérieurs de l’Agnéby et de la Mé, ce relief est également très vallonné et laisse apparaître de nombreux bas-fonds.

Adzopé appartient à la zone subéquatoriale. La végétation est dominée par la forêt tropicale humide constituée de massifs forestiers protégés comme le Besso ainsi que des parcelles de forêts secondaires et de jachères qui, par ailleurs, ont favorisé l’implantation de nombreuses industries du bois. Ainsi, on ne rencontre la forêt primaire que dans les sept forêts classées notamment, Massa-mé, Mabi, Mé-Mafou, Hein,Agbo, N’toh et Besso verte. La végétation est surexploitée.

Le département est arrosé par de nombreux cours d’eau en raison de l’abondante pluviométrie. Il partage avec les autres sous-préfectures un réseau hydrographique dense, avec les marigots comme le Bécou, le Bésso, le Bamin, le Zo et l’anvolo qui est affluent du Massan sur lequel a été aménagé un barrage pour le ravitaillement en eau potable des populations de la ville d’Adzopé. Il y a également les cours d’eau comme la Comoé, l’’Agnéby, la Mé, le Mafou, le Massan, le Tefa et le Mabi.

Les sols d’Adzopé sont généralement fertiles et schisteux mais riches et propices à la culture du café et cacao mais également favorables aux cultures vivrières.

 IV- Economie

Au plan économique, le département d’Adzopé dépend essentiellement des activités agricoles. Le secteur secondaire étant limité, pour l’heure, à quelques unités industrielles spécialisées dans la transformation du bois notamment, FIP, Inprobois, Tropical Bois, NSA.

Les activités agricoles portent essentiellement sur les cultures industrielles d’exploitation et les cultures vivrières. Elles sont dominées par le binôme café-cacao. Les exploitations sont de type familial, variable, selon la disponibilité de la main d’œuvre. La commercialisation de ces produits est assurée par deux types d’opérateurs économiques à savoir, les acheteurs de produits, généralement des libanais, qui disposent de gros moyens et les coopératives de producteurs confrontées, elles, à d’énormes difficultés.

Le nombre élevé de groupement à vocation collectif est à noter, avec environ 245 GVC dans le département. La banane plantain demeure la principale culture vivrière du département. On y cultive aussi le riz, l’igname et le manioc.

Le département enregistre les productions suivantes: le café 14.809 tonnes, le cacao 48.875 tonnes, le riz 5.601 tonnes, la banane plantain 20.065 tonnes, igname 27.749 tonnes, manioc 20.065 tonnes.

On trouve dans la commune d’Adzopé une population active exerçant dans les trois secteurs d’activités : primaire, secondaire et tertiaire.

-Le secteur Primaire: Dominé par l’activité agricole, caractérisée par les cultures d’exportation telles que le café, le cacao, le cola, l’hévéa et les cultures vivrières (banane plantain, manioc, riz, maïs, tarot…).

-Le secteur secondaire: dominé par l’industrie du bois représenté dans la commune par quatre grandes unités de transformation : INPROBOIS (Industrie de promotion du bois), FIP (Fabrication Ivoirienne de Parquets), TROPICAL BOIS, NSA (Nouvelle Scierie d’Adzopé).

A cela s’ajoutent plusieurs ateliers d’ébénisterie et de menuiserie. L’industrie alimentaire est représentée par quatre boulangeries : la boulangerie du marché ; la boulangerie Jaber, la boulangerie du commerce ; la boulangerie Lakiss ;

On note également la présence d’une usine de fabrication de produits pharmaceutiques, spécialisée dans la fabrication de <<spirulines>> (des compléments alimentaires).

V- Opportunités et secteurs porteurs

 Les opportunités de la commune d’Adzopé résident de sa proximité avec la capitale économique, Abidjan. Elle possède le meilleur bitume pour rallier la capitale économique et dispose d’une zone industrielle susceptible de caser les nouvelles entreprises qui peinent à trouver un site à la zone industrielle de Yopougon pour s’installer. Avec le développement de la ville d’Abidjan, la commune d’Adzopé apparaît comme un des meilleurs marchés périphériques. Le secteur de l’hévéa constitue également un secteur porteur malgré la baisse drastique des coûts.

 VI- Perspectives

L’érection de la commune d’Adzopé en chef-lieu de région de la Mé, fait d’elle un pôle d’attraction dont le développement appellera nécessairement l’aide de l’état. Mais déjà, une volonté de participation effective des populations et des nombreux cadres de la ville est observée en ce qui concerne la modernisation des quartiers. A cela, il faut ajouter la disponibilité de sa jeunesse fortement scolarisée prête à s’engager dans tous secteurs de la production.

 Le renforcement des infrastructures de base et la valorisation de l’agriculture sont des enjeux pour le plein essor de ce département.

Le département d’Adzopé présente d’énormes potentialités pour son développement socioéconomique. Cependant le renforcement des infrastructures routières et industrielles pour la valorisation de l’agriculture, secteur clé de cette région, constituerait un grand soulagement pour les populations « Attié », allogènes et étrangers en quête d’épanouissement.

VII- La population

Au recensement de 1998, le département d’Adzopé comptait 280. 346 habitants, soit une densité de 55 habitants/Km2. Au recensement de 2014  elle compte plus de 98.846 habitants. La population dominante est constituée par les autochtones Attié ou Akyé. Toutefois la population reste fortement influencée par des allogènes (Malinké, Abron, Baoulé, Koulango, Bété, Gouro, Yacouba) et les étrangers (Burkinabé, Maliens, Nigériens, Mauritaniens Nigérien). Les activités de la population se concentrent sur le secteur agricole.

VIII- Les infrastructures

Infrastructures économiques : Les infrastructures économiques sont constituées de marchés, de gares routières, d’abattoirs, de zones industrielles et de zones artisanales. Le réseau bancaire est animé par la Société générale des banques des Côte d’Ivoire (SGBCI), la Banque Internationale pour le Commerce et l’Industrie de la Côte d’Ivoire (BICICI), la Société Ivoirienne de Banque (SIB), et la Caisse d’épargne et de Chèques Postaux (CECP ).

Les infrastructures scolaires : Le département d’Adzopé compte huit établissements préscolaires, 184 écoles primaires supervisés par trois inspections de l’enseignement primaire, six établissements secondaires publics, une dizaine d’établissements secondaires privés, un établissement public d’enseignement secondaire technique et professionnel et deux établissements privés d’enseignement secondaire technique et professionnel. Ci dessous les détails;

Enseignements Primaires Publiques :

E.P.P. Mamadou Kone

E.P.P. HABITAT 1 ET 2

E.P.P.ASAMBROU

E.P.P.TP COMMERCE

Enseignements secondaires:

Lycée publique :  Lycée moderne 1 et 2

Collège publique : Collège moderne d’Adzope

Collèges privés :

GSBS TAGO

COLLEGE COMPA

Collège ATSE YAPI JOSEPH ADZOPE

Collège Les Tchoya

Collège Georges Marchand (GSMA)

Collège d’enseignement général et de technologie agricole (GSMA)

Enseignements supérieurs

Groupe scolaire Miadzin d’Azopé (GSMA)

Institut privé d’agriculture tropical (INPRAT)

Institut d’enseignement technique d’Adzopé (IETA)

Les infrastructures sanitaires : Le département comporte un district sanitaire. Il est composé d’hôpitaux généraux, hôpitaux de référence et des formations ou établissements sanitaires de base (ESB) à savoir, les formations sanitaires urbaines de base, les centres de santé urbains, les centres de santé intégrés, les dispensaires, les maternités, les infirmeries. La ville abrite le premier village de lepreux créé par Raoul Follereau depuis 1942.

Les infrastructures routières et d’assainissement : Les villes d’Adzopé, d’Afféry, d’Akoupé et d’Agou comptent quelques rues bitumées mais fortement dégradées et qui sont en réhabilitation par endroits. En dehors de ces localités, le réseau de voirie urbaine est partout ailleurs constitué de rue non bitumées. En somme l’on dénombre 989 Kilomètres de route dont 215 bitumées, et 663 Kms pistes villageoises. La ville est pauvre en ouvrages d’assainissement permettant de canaliser les eaux de ruissellement.

Infrastructures sécuritaires : Le dispositif de sécurité comprend les brigades de gendarmerie, des eaux et forêts et des commissariats de police. Seules les sous-préfectures d’Assikoi et de Bécédi-Brignan n’en sont pas dotées.

Infrastructures culturelles, touristiques et sportives : Aussi bien sur les marchés des villages que sur celui du chef-lieu de département, se vendent d’appréciables objets artisanaux tels que des produits de vannerie, de forge, de tissage, de poterie et de sculpture. Les atouts gastronomiques du département ne sont aussi pas à négliger, avec des mets concoctés pour la plupart avec des escargots.

Infrastructures Touristiques : Aussi, les deux monts Mafa de Bécédi-Brignan, deux massifs granitiques situés mystérieusement dans une zone non montagneuse constituent-ils une attraction tant touristique que religieuse qui draine des centaines de milliers de touristes par an. Des milliers de pèlerins vont tous les ans les adorer.

Infrastructures culturelles : La ville d’Adzopé a abrité du 25 novembre au 2 décembre 2012, la première grande édition des rencontres internationales des arts et de la culture (RIAC). Une initiative du groupe d’actions socioculturelles d’Adzopé (GASCA) en partenariat avec le bureau des arts et de la culture (BAC).

Infrastructures sportives : Sur le plan sportif, les compétitions sportives se déroulent exclusivement au chef-lieu de département, les autres localités ne disposant d’aucune infrastructure dédiée. La ville dispose de deux Club de Football à savoir, le Football club d’Adzopé, qui évolue en « MTN ligue 2’’ et le USC d’Adzopé, qui évolue en Championnat de Division Régionale, équivalent d’une « 4e division ». À Adzopé est installé le centre de formation de handball de haut niveau.

Les problèmes de développement d’Adzopé : La ville d’Adzopé est confrontée à la dégradation de ses voies notamment les tronçons, Adzopé-Yakassé, Abengourou-Adzopé, Akoupé-Adzopé. Ces voies sont en travaux de réfection engagés par le gouvernement.

Les difficultés d’emploi des jeunes constituent un problème pour les populations du département d’Adzopé ainsi que les difficultés d’accès aux soins sanitaires, selon N’Guessan N’Chon, notable à Adzopé.

 Villes voisines

Agboville vers l’ouest.

Abengourou, Akoupé au nord.

Alepe, Agboville au sud.

Yakasse-Attobrou  à l’est.

Sources: google research

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